témoignages de bénévoles

Comme on pourra s’en rendre compte, les bénévoles qui participent à la Coop 5 pour 100 témoignent de raisons d’engagement et ressentis divers ; ils et elles génèrent et bénéficient de la production de biens et services (valeur économique), de liens sociaux (valeur humaine), promeuvent et défendent une cause dans l’espace public (valeur éthique).

En fait, j’ai pris une part sociale pour aider la Coop, comme ça… en me disant que je trouverais bien deux heures par mois pour donner de mon temps, malgré le boulot qui me prend pas mal. Et puis finalement, je viens deux heures par semaine, j’ai trouvé un petit créneau, avec un bonne copine, on vient aider à l’épicerie…

″J’adore les livres, on en trie de toutes sortes, on voit des raretés…
J’ai acheté pour moi des polars et des livres jeunesse pour mon petit-fils.″

C’est un projet concret pour l’environnement, on met les mains ‘dans le cambouis’…, on donne une seconde vie à une multitude d’objets. C’est à l’échelle de l’agglomération, mais bon, comme on dit, ce sont les petits ruisseaux…

″Je suis retraité ; je ne me voyais pas rester chez moi à ne rien faire, et comme j’ai toujours été écolo dans l’âme, j’ai décidé d’aider le projet car c’est très souple, on vient quand on veut, comme on peut…″

Ben, j’ai pas mal hésité, je suis plutôt un gars timide. Mais la première fois, à peine arrivé, j’ai été embarqué dans le camion pour aller à la déchetterie chercher des trucs ! Mis dans l’ambiance direct ! On l’a rempli entièrement, ça gaspille dur !

″Quand j’étais gamine, j’aurais voulu être cheffe cuistote ! Mais… secrétaire à la compta… tout faux ! J’viens aider à la cuisine avec Isabelle : alors là, je m’éclate et j’apprends plein de recettes et de tours de main. On fait à manger pour les gens pour de vrai ! Je cuistote !″

Je viens au groupe tricothé le mercredi, j’ai toujours aimé ça ; ici c’est utile, à un moment dans l’année, vers la rentrée, on fait les bonnets, les écharpes et les gants pour les migrants de Ouistreham, ça, c’est bien pour ces jeunes-là…

″On s’apprend des trucs entre nous… L’autre jour, il y avait une belle chauffeuse, toute propre, presque neuve, les gens l’avaient jetée parce qu’un scratch était décousu, n’importe quoi… Bref, j’ai vu comment faire le point de couture, ni vu ni connu, comme neuf. Et hop, en magasin !″

Moi, j’aime bien aider les gens dans le magasin ; l’autre jour, une dame est arrivée, elle a pris tous les appareils de sport et de musculation pour monter une salle de sport à… Madagascar… ! On est même allé voir ensemble dans la réserve et elle a pris d’autres objets pour remplir le conteneur… Des chaises, des meubles, un lit bébé…

“Dans ma vie, j’ai pas mal été militant dans des partis, mais j’en ai eu marre, c’est pas pour critiquer, mais c’est beaucoup “grand causeux, p’tits faiseux”… quand même… non ? Bon, à la Coop, on se retrousse les manches, on donne dans le concret. Et puis, l’écologie… Y a pas à dire, c’est l’urgence.”

C’est drôle, mercredi dernier, y avait un p’tit jeune avec moi, on réparait une chaise, je me suis revu quand j’aidais mon grand-père, gamin… C’est la transmission…

″Je veux bien répondre, mais je ne suis pas coopératrice : on a été accueillis dans les ateliers de la Coop pour faire nos pancartes pour la manifestation de la Marche pour le climat, on a de la place et du matériel, c’est super pratique, on était dans l’urgence et on a gagné un temps fou. C’est ça “coopérer”, non ?″

J’ai vu Fred Vargas à la télé [à La Grande Librairie] et je viens de finir son livre… Pfff, ça fait froid dans le dos… Faut y aller maintenant, on ne peut plus attendre. Alors, j’ai voulu m’engager et je suis venue voir la Coop 5 pour 100. J’y achète bio, ça ne me coûte pas plus cher au final car j’ai compris l’enjeu de réduire drastiquement notre consommation de viande.
En lisant l’affichette là-bas, on voit qu’ici on fait des choses concrètes :

“Ce que j’apprécie, outre l’égalité de pouvoir due à la structure coopérative, c’est la mixité et la parité entre hommes et femmes, ainsi que le mélange entre jeunes et moins jeunes.”

Participer à la Coop m’a permis, pendant que j’étais au chômage, de garder la main sur mes compétences, tant techniques que relationnelles.”

“Moi, ce qui me plaît, c’est qu’il n’y a pas de chef… Bon, évidemment, on ne peut pas faire n’importe quoi, et là, si on a besoin, il y a toujours quelqu’un pour nous aider ou nous conseiller, mais pas de chef.”

Pendant que j’étais en activité, j’ai bénéficié d’une multitude de services venant de la collectivité, santé, assurances, associations… Pour moi qui suis retraité et alors que la collectivité continue à se cotiser pour ma pension, je trouve normal de rendre au collectif par du bénévolat, comme une manière de soutenir par mon action les emplois créés à la Coop.
L’idéologie dominante n’a retenu que le côté ‘compétition’ et ‘concurrence’ de la théorie de Darwin, mais si on la lit bien et si on regarde autour de nous, c’est d’abord la ‘coopération’ entre humains qui fait que ça tient debout.

“C’est un projet économique qui pourrait être démultiplié et dans un monde idéal, ça pourrait devenir dominant. On pourrait penser que l’économie est gérée par une prise en charge collective, est une réponse aux besoins sociaux et vitaux. Et duquel serait complètement absent ce qui est dominant aujourd’hui ; c’est-à-dire le profit, le consumérisme et l’individualisme ! Voilà, c’est ça la Coop, c’est cette prise en charge-là. Cette volonté de reprendre notre vie en main.”