l’économie Social et Solidaire

Qu’est-ce que l’économie solidaire ?

L’économie solidaire se définit avant tout par son projet de société plutôt que par sa forme juridique. Elle recouvre des milliers d’initiatives pour démocratiser l’économie à partir d’engagements citoyens libres.

L’économie solidaire vise une autre manière de faire de l’économie. Elle veut produire, consommer, employer, décider, échanger et créer de la richesse autrement, c’est-à-dire en privilégiant l’utilité sociale, la qualité des rapports entre usagers et producteurs, entre salariés et entrepreneurs, tout en respectant l’humain et son environnement.

Les initiatives économiques et solidaires se fondent sur les valeurs suivantes :

L’éthique dans les relations humaines

Ces initiatives agissent pour une économie qui place l’humain, et non le profit, au centre de sa démarche.

Les excédents ne doivent pas servir à enrichir des personnes physiques ou morales au-delà d’une rémunération équilibrée de leur participation.
Ils doivent être réinvestis pour développer les activités mais aussi pour améliorer les conditions de revenu et de travail.

Ces initiatives promeuvent des échanges équitables entre les acteurs économiques.

La gouvernance démocratique

La démocratie

Les initiatives économiques et solidaires agissent à travers des organisations et des projets, qui permettent à tout individu de s’exprimer, d’être écouté, d’être acteur de son devenir social.

La transparence

Les initiatives économiques et solidaires agissent de façon transparente envers leurs salariés, leurs usagers et leurs partenaires.
Cette transparence doit s’étendre notamment aux données financières de la structure et notamment aux placements financiers aux modes de rémunération des dirigeants.

La solidarité

Les initiatives économiques et solidaires agissent solidairement entre elles, et vis-à-vis des porteurs et bénéficiaires des projets.
Les actions menées visent à renforcer la solidarité notamment entre les générations et entre les territoires.

La solidarité instaure une équité dans la répartition des bénéfices et des charges et dans les droits entre les personnes qui s’y engagent. Elle s’inscrit dans la lutte contre toute forme de discrimination.

Le développement durable

Les projets les initiatives économiques et solidaires sont menés dans un esprit de développement durable, dans le respect l’environnement, et en solidarité avec les générations futures.

Le développement local

Les initiatives économiques et solidaires favorisent les actions qui répondent aux besoins des populations locales en coopération avec les acteurs de terrain.

L’économie solidaire se définit selon les principes suivants :

Principe n°1 : l’objet principal de la structure, ses activités et ses projets sont fondés sur la recherche d’utilité sociétale (richesse humaine, sociale, culturelle et environnementale).
L’économie solidaire est attentive aux bénéfices sociaux et environnementaux, car la recherche du profit n’est pas une fin en soi.
Produisant à la fois de la valeur ajoutée marchande et de la valeur sociale, les entreprises solidaires sont soutenues par des ressources mixtes, conjuguant le paiement par les clients, les aides nationales et locales et des engagements personnels bénévoles. Elles emploient des personnes exclues ou qui risquent de l’être. Elles fournissent des services individuels à des personnes aux revenus modestes. Elles assurent des services collectifs pour mieux vivre ensemble.

Principe n°2 : les initiatives économiques et solidaires concourent à créer une activité économique qu’elle soit monétaire ou pas. L’économie solidaire est une économie de proximité, soucieuse d’une viabilité financière qui garantit l’autonomie de gestion (ne pas dépendre d’un financeur ou d’un commanditaire) .

Principe n°3 : les initiatives économiques et solidaires s’engagent à mettre en œuvre des modes démocratiques de décision et de gestion participative.
Cette économie se veut différente de l’économie libérale dans la redistribution de sa valeur ajoutée et dans son souci de transmettre aux générations futures un monde vivable.
Les entreprises solidaires se battent sur le marché comme les autres et doivent donc être performantes. Elles fonctionnent sur un principe démocratique (une personne= une voix) et répondent à trois vocations :
– l’intérêt général (les services ou les produits répondent aux besoins réels de la société),
– l’insertion sociale et professionnelle,
– des échanges monétaires ou non (accès aux produits et aux services adaptés à l’usager).

Principe n°4 : les initiatives économiques et solidaires s’impliquent dans une démarche de progrès fondé sur un droit de regard mutuel et un devoir de transparence dans leurs pratiques.
L’économie solidaire veut donner droit de cité à une économie plurielle, à égalité avec les autres composantes de l’économie, marchande et non marchande.

Elle insiste sur sa dimension non seulement socio-économique mais aussi socio-politique. Elle témoigne d’un questionnement politique sur l’économie avec l’idée qu’il y a un certain nombre de phénomènes qui relèvent plus d’une sphère intermédiaire articulée entre l’économie marchande et l’économie non marchande. Ce n’est pas une économie d’insertion qui aurait pour fonction de “panser” les méfaits du capitalisme.

Elle pose la solidarité comme principe économique, quelque soit le statut juridique adopté.
Les SARL et les SA peuvent bien s’engager dans le commerce équitable, les municipalités peuvent aussi lutter contre les exclusions, en s’investissant dans les « régies de quartier » qui font travailler des habitants au service de leur propre cité.

Au-delà de leurs spécificités, ces initiatives reposent sur l’égalité entre les membres, œuvrent pour la justice sociale, à travers le commerce équitable, entre le Sud et le Nord, ou la défense de l’accession de tous aux services ou à l’emploi. Cette économie se retrouve aussi dans les finances solidaires, la culture, le développement durable…
En somme, l’économie solidaire se définit aussi par sa diversité…