On ne jette plus, on répare !

Et si en cette nouvelle année, on prenait la résolution de ne plus jeter, mais de réparer ? Bon pour le portefeuille et l’écologie.

Patrick Digabel est coopérateur bénévole à la ressourcerie La Coop 5 pour 100.
Publié le 14 janvier 2021 à 12h15, Par Tendance Ouest

Des dizaines de machines à laver, lave-vaisselle ou encore aspirateurs, micro-ondes et machines à café sont ici, dans les locaux de la société Dep 14, une entreprise de réparation d’électroménager à Caen. “Les gens viennent en fonction de la conjoncture économique. Quand ça va mal, ils ont plus tendance à faire réparer leurs objets”, indiquent Stéphanie Hamel, la gérante de la société, et son mari Michael, technicien. Avec la crise sanitaire, la demande n’a pas fortement augmenté mais, depuis quelque temps, de nouveaux clients ont fait leur apparition : “On a nos anciens clients qui font réparer car c’est du bon matériel, et on a une nouvelle clientèle sensibilisée à l’environnement.” En effet, c’est une des raisons qui poussent de plus en plus de personnes à se lancer dans le réemploi d’objet. D’après une étude de l’ADEME (l’Agence de la transition écologique), sortie en mars 2020, 53% des Français souhaitent consommer mieux et autrement pour une consommation plus responsable. D’ailleurs, depuis le 1er janvier, un indice de réparabilité est apposé sur de nombreux produits, comme les lave-linge, téléviseurs ou ordinateurs. Le but est ainsi d’aider les consommateurs à savoir si le produit acheté sera facile à réparer ou pas. À la Coop 5 pour 100, ressourcerie à Caen, on apprend à valoriser les objets pour leur donner une seconde vie. “Des coopérateurs viennent réparer les objets que des particuliers nous déposent. Nous avons également mis en place des ateliers pour le grand public qui peut se servir du matériel et des établis pour réparer ses objets”, explique Laetitia Millon, coopératrice salariée en charge du réemploi. De plus en plus de personnes viennent acheter des objets à la Coop 5 pour 100 : “On a un flux très tendu sur le gros électroménager, il y a une forte demande car ce sont des objets avec une forte valeur ajoutée.”

Des repair café pour apprendre à réparer

Patrick Digabel s’est lancé dans l’aventure il y a un an. Cet ingénieur chef en pré-retraite est aujourd’hui coopérateur bénévole à la Coop 5 pour 100 et vient plusieurs fois par mois pour réparer des objets déposés par des particuliers. “Au début, c’était avant tout pour bricoler et ensuite, il y a vraiment une prise de conscience.” Quelquefois, il ne suffit pas de grand-chose : “J’ai réparé une douzaine de télés en un an très simplement, car ce sont des objets de qualités, il faut seulement savoir quoi réparer !” Et pour que tout le monde puisse réparer son électroménager, ou du moins “casser ce rapport de timidité avec ces appareils, explique Cécile Dalnoky, coprésidente de l’association la Générale Marabille qui organise des repair café, on s’installe dans un lieu qui nous accueille et des techniciens sont présents pour échanger et participer à la réparation.” Un moment de convivialité autour d’électroménager.