Tendance Ouest – 30 mars 2017
Le zéro-déchet, leur nouveau mode de vie
Réparer les objets au lieu de les jeter, acheter ses aliments en vrac plutôt que d’utiliser des emballages en carton… Tels sont les objectifs que des habitants de Caen tentent de mettre en place.
Bibelots, vaisselles, livres, appareils électroménagers… tous les objets du quotidien peuvent avoir une nouvelle vie. Éviter les déchets et réutiliser les objets, c’est le pari que se sont lancé les adhérents de la Coop 5 pour 100 de Caen (Calvados) à travers leur ressourcerie. Le cheminement est simple. “Nous récupérons par différents types de collectes les objets dont les gens n’ont plus usage soit parce qu’ils font doublon, soit parce qu’ils sont cassés et qu’ils ne savent pas les réparer“, explique Lætitia, salariée coopératrice.
L’objectif ? Réduire la poubelle noire
Une fois récupérés, les objets sont pesés pour que les usagers se rendent compte des kilos qu’ils n’ont pas jetés. “Nous prenons tous les objets du quotidien. On a même un parapente que nous n’avons pas encore pesé“. Les objets sont ensuite nettoyés et triés, réparés si c’est possible ou transformés pour un autre usage. “Si on ne peut vraiment rien en faire, ils vont dans des filières de recyclage pour une transformation matière. Dans le pire des cas, on les jette dans ce que l’on appelle une poubelle ultime, et notre enjeu c’est que cette poubelle noire soit la plus petite possible.” Le principe de la ressourcerie est donc de diminuer la part de production de déchets sur le territoire et de sensibiliser à la surconsommation et à la pollution.
La Coop 5 pour 100 a récemment obtenu le statut de Société Coopérative d’Intérêt Collectif (Scic). “Nous avons obtenu le permis pour réaliser des travaux à l’intérieur de notre local“, explique Laetitia. Des travaux qui commenceront en juin pour une ouverture de la Coop en septembre. “En plus de la ressourcerie et du magasin, il y aura des ateliers de réparation partagés, un espace cantine avec des produits locaux et une épicerie d’alimentation en vrac.”
Le vrac, plus écologique et plus économique
Le vrac, c’est aussi le nouveau mode de consommation que vont proposer deux amies Caennaises, Amélie et Mathilde. Cet été, au 14 rue Gémare, leur boutique Le comptoir du vrac va voir le jour. “C’est une épicerie sans emballage, de produits locaux et/ou bio“. Des bocaux et sachets en tissus réutilisables seront proposés dans le magasin. “Les gens peuvent également venir avec leurs propres emballages pour faire leurs courses“. Économique et écologique puisque les consommateurs ne vont payer que la quantité de produits qu’ils ont pris et non plus l’emballage. “Le vrac c’est entre 15 et 30% moins cher. Lorsqu’on achète un paquet de pâte par exemple, un peu moins de la moitié du prix correspond à l’emballage et au marketing qu’il y a autour de la marque. Tout ça c’est retiré quand on achète en vrac“. Pour leurs produits, les deux jeunes femmes ont fait appel à une vingtaine de producteurs locaux, proches de Caen. Pour les produits qui ne seront pas normands, “ils seront tous français et bio“.
Plus de 2 000 personnes suivent l’initiative des deux jeunes femmes sur leur page Facebook. “C’est encourageant et ça nous pousse à y croire“. Une vraie demande qui est en train de s’installer et qui trouve des adeptes dans le Calvados.
30% d’emballage dans notre poubelle
Les deux amies pratiquent elles-mêmes, non pas le zéro-déchet total “car c’est bien compliqué“, mais la réduction au maximum des déchets dans leur quotidien. Elles livrent quelques petites astuces. “Au quotidien nous réutilisons un maximum de chose. Par exemple lorsqu’on achète des aliments, on peut les prendre en bocaux pour pouvoir ensuite le réutiliser“. Une autre idée, celle du compost. “On sait que 30% d’une poubelle correspond à des déchets organiques. Donc, si on les enlève en les compostant pour les réutiliser pour nourrir les plantes par exemple. Les emballages correspondent également à 30% de notre poubelle de base. Donc il y a pas mal de choses à faire facilement, il suffit d’avoir les bons outils“, concluent-elles.